L'ECRITURE OU LA VIE
Premièrement je vais m'attarder sur le titre, parce que j'en aie envie.
"L'écriture ou la vie", C'est un beau titre? Poétique peut-être?
Et la couverture? Elle est triste non? Une personne entourée de noir, j'ai envie de dire que cette personne est "éclairée par le noir". Le visage triste, ce livre n'est pas un livre que l'on pourrait qualifier de livre "heureux".
"Déporté à Buchenwald, Jeorge Semprun est libéré par les troupes de Patton le 11 avril 1945. Dans le camps il va lui arriver quelque chose d'affreux, une terrible épreuve, il va "vivre sa mort". Alors il écrit, mais l'écriture ne l'aide pas, loin de là, l'écriture le renvoie à la mort qu'il a vécu.
Jorge Semprun ne se contente pas d'écrire un document ou des souvenirs, c'est une véritable oeuvre d'art".
J'aime acheter des livres dans des espaces ouverts, des sortes d'étales de livres, de librairies d'extérieur. Je n'ai jamais été à Paris, je me demande s'il y en a à Paris.
Je vous met le début du livre que vous puissiez lire ce style que j'ai lu très facilement:
"Ils sont en face de moi, l'oeil rond et je me vois soudain dans ce regard d'effroi: leur épouvante.
Depuis deux ans, je vivais sans visage. Nul miroir, à Buchenwald. Je voyais mon corps, sa maigreur croissante, une fois par semaine, aux douches. Pas de visage sur ce corps dérisoire. De la main, parfois, je frôlais une arcade sourcilière, des pommettes saillantes, le creux d'une joue. J'aurai pu me procurer un miroir, sans doute. On trouvait n'importe quoi au marché noir du camp, en échange de pain, de tabac, de margarine. Même de la tendresse à l'occasion.
Mais je ne m'intéressais pas à ces détails."
(Petit détail entre parenthèses: Ce livre m'a impressionné sur l'importance et la force que peut avoir de la virgule).